Le secteur médico-social va mal, c’est une évidence. Nous vous le disons, le répétons, c’est notre rôle de vous informer. Que 151 directeurs d’établissement le disent collectivement, officiellement, c’est autre chose.
En première ligne pour mesurer les effets des politiques actuelles, ils font des constats très proches de ce que nous observons de notre place… Étonnamment peut-être, leur lecture et la nôtre se rejoignent.
A lire ci-dessous ou sur le site du Lien social à la page http://www.lien-social.com/actualites?id_actu=450#actu-450
28 FÉVRIER 2018
Médico-social : les directeurs se rebiffent et lancent l’alerte
« Exacerbation de l’individualisme », « impasse technocratique », « injonctions paradoxales » : le Groupement national des directeurs généraux d’association du secteur éducatif, social et médico-social (Gnda) a lancé une alerte le 20 février en direction de tous les acteurs du secteur.
« Les doctrines dites du "virage ambulatoire" ou de la "société inclusive", dont nous soutenons les principes, tendent à devenir des dogmes appliqués sans nuance à toute situation de vulnérabilité (…) au risque d’éloigner les plus fragiles d’accompagnement adaptées et de renforcer leur isolement social », écrivent-ils. Politiques de lutte contre l’exclusion générant de grandes tensions, absence d’anticipation politique face aux enjeux du vieillissement, absence de moyens face à l’accroissement des besoins : « la mise en concurrence de tous opérateurs sans distinction de leur finalité sociale et économique ouvre la porte à tous les "discounters" et met à mal le principe même d’une solidarité nationale mutualisée, équitablement distribuée », préviennent-ils.
Cécité des pouvoirs publics
Les 151 directeurs dénoncent également « la démultiplication de contrôles tatillons » dans les établissements, des appels à projet « de plus en plus contraignants », une « bureaucratie stérilisante ». Ils constatent amèrement la « cécité des pouvoirs publics » et « la sidération des organisations et fédérations du secteur, trop préoccupées par leur survie pour réagir aux effets délétères du contexte politico-administratif ».
Ils invitent donc l’État à réagir pour « reconstruire un climat de coopération » avec le secteur et plaident pour une véritable reconnaissance, notamment salariale, des travailleurs sociaux : « devant des signes inquiétants de paupérisation, nous ne pouvons cautionner plus avant l’indigence des conventions collectives qui nous sont imposées et l’insuffisance des dotations budgétaires destinées à rémunérer nos salariés ».