A eux d’en faire un usage déontologique !
Depuis le 9 mai 2012, le décret du 20 mai 2010, qui avait mobilisé, à l’initiative première du SNP et du SIUEERPP, toute la profession, est enfin modifié !
Il reconnait en son annexe que tous les psychologues disposent de la formation à la psychopathologie prévue par la loi réglementant l’usage du titre de psychothérapeute et les dispense, à l’instar des psychiatres, de toute formation complémentaire.
Cette même annexe précise que les titulaires du titre de psychologue qui ont accompli dans le cadre de leur formation le stage professionnel prévu à l’article 1er du décret n° 90-255 du 22 mars 1990 dans un établissement public ou privé détenant l’autorisation mentionnée à l’article L. 6122-1 du code de la santé publique ou à l’article L. 313-1-1 du code de l’action sociale et des familles sont, comme les psychiatres, dispensés de tout stage. Ceci revient à dire que seuls les psychologues n’ayant pas fait de stage dans un établissement permettant de rencontrer la psychopathologie devront en effectuer un de deux mois pour pouvoir prétendre à user du titre de psychothérapeute.
La loi autorise maintenant quasiment tous les psychologues à faire usage du titre de psychothérapeute : Les psychologues deviennent donc collectivement responsables de la pratique de la psychothérapie.
Il me semble donc important de rappeler ici ce que le SNP et de nombreuses organisations de psychologues ont toujours défendu en le disant haut et fort :
- Il est heureux qu’aucune loi n’encadre ni la pratique de la psychothérapie, en édictant des règles de bonne pratique, ni la formation à la psychothérapie, en déclarant quels sont les concepts valables.
- Seule une solide formation à la psychopathologie, telle qu’elle existe pour les psychologues des filières cliniques, ne doit être exigée par la loi pour pratiquer la psychothérapie mais un titulaire de ce seul titre n’est pas, de facto, apte à pratiquer des psychothérapies.
- Il appartient à chaque praticien d’acquérir formation et expérience, tant sur le plan théorique que pratique et personnel, nécessaires à un exercice déontologique de la psychothérapie.
La loi et le décret afférent, réglementant l’usage du titre de psychothérapeute par les professionnels, ne fixent donc que le minimum exigible hors duquel l’usage de ce titre est interdit. Il appartient maintenant collectivement aux psychologues, parce qu’ils constituent une très grande part des psychothérapeutes en exercice, pour ne pas dire la très grande majorité, de faire valoir l’importante et longue formation —théorique, pratique et personnelle— à la psychothérapie nécessaire à son exercice et d’exiger que tous les psychologues exerçant comme psychothérapeutes aient conformément au code de déontologie les capacités à le faire.
La nouvelle donne, découlant de la révision du décret que nous avons obtenue, nous conduit, comme de nombreux psychologues et plusieurs organisations le demandent maintenant, à proposer au législateur de donner à la profession les moyens d’une régulation de la déontologie par la profession.
Il est aujourd’hui de la responsabilité des organisations qui, comme le SNP et, à notre connaissance, les collectifs de psychologues de la CFDT ou de la CGT, souhaitent qu’une instance (haut conseil ou collège national) soit rapidement mise en place, de se rencontrer, de faire converger leurs idées et leurs réflexions, afin de proposer au législateur les pistes nécessaires à l’avènement d’une loi garantissant, en France, un exercice déontologique de la psychologie, référé aux professionnels.
Ce vendredi 28 mai 2012,
Jacques Borgy, secrétaire général.