Plus de 40 représentants d’organisations de psychologues, rejoints par quelques psychologues venus en leur nom propre, se sont retrouvés à l’appel du SNP ce samedi 20 septembre à Paris. Dès avant cette rencontre, CFDT santé-sociaux, UNSA Santé-Sociaux, CFTC Santé-sociaux et SIUEERPP avaient déjà rejoint le SNP pour lancer la pétition nationale pour la profession de psychologue et la psychologie en France, initiée par la commission FPH du syndicat.
SNP, CFDT, UNSA, CFTC, SIUEERPP, Psychologues en résistance, Ufmict-CGT, FFPP, SFP, Inter-collèges Ile de France ainsi que plusieurs autres collèges et inter-collèges, Réseau national des psychologues, Journal des psychologues ont échangé et débattu durant plus de 2 h de la situation de la profession et de son avenir.
Les représentants des collèges et inter collèges présents ont critiqué les propositions de la pétition concernant le HCP, le code de déontologie et la structuration interne à l’hôpital. La SFP a rappelé son attachement au code rénové par le Girédep. Quant aux organisations à l’origine de cette pétition, elles ont exprimé l’importance de l’ensemble de leurs revendications. Elles ont ainsi souligné combien la déontologie, sa légalisation, la garantie de son respect confiée à un Haut conseil représentaient la colonne vertébrale d’une profession libérale à exercice prudentiel comme la nôtre. Elles ont insisté sur les argumentations juridiques et sociologiques en la matière pour essayer d’expliquer que ces propositions sont dictées par le souci de la pérennisation de notre profession.
Nous avons collectivement décidé que nous devions peser, faire entendre au législateur la spécificité de notre profession des sciences humaines spécialiste de la santé publique. Si nous sommes venus si nombreux, ce n’est pas pour nous adapter aux normalisations médico-centrées ou voir comment supporter de passer sous les fourches caudines de la médicalisation à outrance de la santé mais bien pour faire entendre l’importance qu’il y a pour l’humain, pour la reconnaissance de chaque sujet, de donner une place certaine aux psychologues dans tous les champs (sanitaire, éducatif, justice, travail, transports, médico-social, dépendance, vieillissement…) de la société.
Nous avons souligné que l’exposé des motifs, du projet de loi relatif à la santé en cours de rédaction par le Ministère des affaires sociales et de la santé, annonçait, lui-même, que la refondation du système de santé était nécessaire parce qu’il est encore largement centré sur la médecine curative. Nous avons remarqué ensemble que le premier article de ce projet de loi annonçait les finalités de la politique de santé : Sa première finalité est la réduction des risques qui menacent la santé et l’autonomie des personnes et la promotion de conditions de vie favorables à la santé dans tous les lieux de vie que sont le logement, l’école, le travail et les transports.[…] La troisième finalité est […] la garantie d’un accès effectif de la population à l’ensemble des services et des biens qui peuvent contribuer à leur bonne santé.
Nous souhaitons faire entendre aux députés qu’ils doivent prévoir des articles relatifs aux psychologues et à leur place de professionnels concourant à la santé de la population afin que les intentions annoncés dans ce projet de loi puissent être atteints.
L’assemblée de ce 20 septembre a retenu trois axes forts autour desquels les organisations vont maintenant se mobiliser et sensibiliser les acteurs de la vie politique en vue de la discussion du projet de loi de santé :
- Inscrire dans la loi relative à la santé la dimension psychologique nécessaire aux prises en charge médicales, sociales, éducatives, judiciaires, etc. « afin de promouvoir des conditions de vie favorables à la santé dans tous les lieux de vie »*.
- Reconnaitre à toute personne un droit d’accès en premier recours à des consultations psychologiques auprès du psychologue de son choix.
- Inscrire dans la loi l’égalité d’accès, sans discrimination financière, aux consultations psychologiques pour tous, que ce soit dans le public ou en libéral.
Jacques Borgy, Secrétaire général
* Extrait de l’article 1er du projet de loi relatif à la santé en cours de rédaction par le Ministère des affaires sociales et de la santé