Groupe de travail post-Assises pour l’évolution de la formation des psychologues, point d’étape.
Le groupe de travail post Assises pour l’évolution de la formation des psychologues est investi d’une mission importante. En effet, tant en externe à la profession qu’en interne, les attentes sont fortes.
Des attentes fortes :
En externe :
On peut citer par exemple le rapport final du groupe de travail DGS relatif à « l’évolution des métiers en santé mentale » d’avril 2002 qui faisait deux recommandations concernant la formation des psychologues :
R11 Clarifier l’organisation de la profession en améliorant la lisibilité des intitulés et des contenus des diplômes délivrés par les universités de Sciences humaines et sociales, et en précisant les champs d’interventions spécifiques (préventif, curatif, institutionnel, individuel, collectif) en lien avec la formation initiale et continue. A cet effet, des contacts devraient être pris avec le Ministère de l’éducation nationale et l’association des enseignants universitaires de psychologie pour examiner, en lien avec les organisations représentatives des professionnels, les évolutions nécessaires.
R12 Renforcer le contenu des formations universitaires des psychologues afin de
- garantir un équilibre entre formation académique et formation professionnalisante, par le renforcement des stages cliniques pendant les études ;
- développer la dimension sociologique et psycho-sociale dans la formation des psychologues cliniciens (utile à ceux qui s’orientent vers un exercice en institution) et sensibiliser les étudiants dès les premiers cycles, aux réalités institutionnelles, et à la nécessité d’alliances interprofessionnelles dans le suivi de patients en institutions sanitaires ou médico-sociales ;
- renforcer les connaissances théoriques et cliniques des pratiques de psychothérapie (Premières notions de psychothérapie dès le second cycle ; formation spécifique à la psychothérapie comportant notamment des stages pratiques de psychothérapie supervisés).
En interne :
Les participants aux Assises pour l’évolution de la formation des psychologues ont expressément souhaité qu’aboutissent rapidement les changements envisagés tout au long des Assises. Cette forte attente des participants nous a conduit, afin de permettre la rédaction d’un argumentaire à destination du MESR, à la mise en place du groupe de travail post Assises qui a été résolument ouvert aux organisations de psychologues et d’universitaires enseignant la psychologie ainsi qu’aux praticiens et universitaires engagés dans la préparation des Assises.
Ce groupe de travail a une grande responsabilité
Tant pour répondre aux attentes de la profession que vis-à-vis de la demande externe il importe d’apporter les réponses des psychologues afin de ne pas laisser l’organisation de la formation des psychologues seulement à d’autres.
Quatre mois après les Assises et à l’issue des trois réunions de ce groupe de travail il apparait clairement nécessaire que les organisations de psychologues et d’enseignants de la psychologie dépassent leurs divergences afin de faire droit à l’exigence de la profession d’obtenir des avancées en matière de formation des psychologues. Il y va, comme cela a été plusieurs fois répété lors des Assises de la survie de la profession de psychologue.
Si la volonté unitaire des organisations l’emporte sur le désir de pousser en avant des options partisanes, trois axes rassembleurs peuvent d’ores et déjà être argumentés et défendus devant le ministère :
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Le contingentement en fin de L3 qui nécessite un positionnement clair du ministère en sa faveur.
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La fusion des M2 R et M2 pro.
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L’application effective de l’arrêté Monteil que nous devons exiger, même si, l’arrêté existant, le ministère ne peut pas faire grand-chose de plus. Nous pouvons insister et menacer de ne prendre de stagiaire qu’à l’expresse condition de son respect.
La question de l’émiettement des masters, bien qu’elle rassemble la profession se heurte à l’existence de l’autonomie des universités. Il est pourtant indispensable que la profession communique sur ce sujet. Les différences entre les masters ne devraient recouvrir que des qualificatifs de la profession de psychologue tels que prévus par la loi de 1985.
Le projet d’allongement de la formation rassemble également la profession et répondrait à de nombreuses attentes externes dont celle du renforcement des stages cliniques pendant les études. Certes, cette question est encore infiltrée des positions divergentes des organisations. Afin d’avancer sur ce point il est donc important de ce centrer sur une proposition de changement du niveau de diplôme. Cette évolution étant, dès lors, indépendante du choix d’obtenir une certification, telle que celle proposée par le CoFraDeC Europsy, complémentaire au diplôme. Le souhait clairement exprimé par les participants des Assises du passage à un Doctorat professionnel doit en effet être transmis au MESR.
Deux autres points pourraient, avec cet effort supplémentaire indispensable à l’expression des attentes de la profession, ainsi faire partie de la plateforme transmise au ministère :
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Le recentrage des intitulés de masters en correspondance avec la réalité professionnelle de l’exercice des psychologues.
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L’allongement de la durée de formation et la mise en place d’un Doctorat professionnel qui est le niveau de diplôme le plus à même de rendre compte du haut niveau de formation théorique et professionnelle nécessaire à l’exercice de la profession de psychologue.
Le groupe de travail ayant prévu de se réunir le 10 juin prochain et de travailler le texte à proposer au MESR entre temps par échanges de courriels, ce texte pourra être signé lors de cette réunion. Cette organisation permet qu’une date de rencontre soit d’ores et déjà prévue avec le MESR. Les organisations de psychologues et d’enseignants en psychologie pourront ainsi tenir leur engagement à porter au MESR la parole des collègues réunis en Assises en décembre dernier.
Courage, l’écriture d’un argumentaire pour l’évolution de la formation des psychologues est à la portée de notre groupe de travail, ne freinons pas, ne renonçons pas, n’oublions pas les attentes des collègues.
Jacques Borgy,
Secrétaire général du SNP
Ce 18 avril 2011.