EUROPSY et la formation universitaire des psychologues

La formation universitaire des psychologues ne doit s’inféoder à aucun organisme privé !


Les universitaires enseignants en psychologie  reçoivent actuellement une lettre les invitant à soumettre, de manière comparative, le cursus des études de psychologie à ce que ce courrier nomme « programme européen de référence » dont l’issue est, le cas échéant, la délivrance d’une « accréditation » par le CoFraDec EuroPsy (Comité Français de Certification EuroPsy).

Cet autoproclamé « programme européen de référence » a été conçu par la Fédération européenne des associations de psychologues (acronyme anglais EFPA), organisation privée de droit belge dont le siège est à Bruxelles. La Fédération française des psychologues et de la psychologie (FFPP) dont émane le CoFraDec EuroPsy est une association loi 1901, ne représentant qu’une fraction des psychologues français mais prétendant les représenter tous au  sein de l’EFPA.

Sans forcément rejeter le système de normes professionnelles auquel les psychologues européens réunis dans un organisme de statut privé réfléchissent, le SNP remarque qu’il s’agit d’une initiative totalement en marge de la directive européenne du 7 septembre 2005 sur les qualifications européennes : EuroPsy se présente comme étant d’intérêt public mais l’« accréditation EuroPsy » des cursus viendrait en parallèle de l’élaboration locale des maquettes de master, de l’accréditation AERES ainsi que de toute habilitation ministérielle nationale ou européenne !

L’autre versant de cette volonté de gestion de la formation et de la profession par l’EFPA-EUROPSY  est la mise en place d’une « certification » qui vise chaque étudiant et son parcours. Au nom de celle-ci, chaque étudiant devrait se soumettre à une validation par le CoFraDec renouvelable tous les 5 ans. Il paierait alors un « droit » pour faire reconnaître un titre qu’il a déjà ! Pourquoi promettre une libre circulation européenne qui existe déjà à travers les commissions d’équivalence des diplômes étrangers et des accords  entre les États ? Cela revient à faire dépendre l’ensemble des universitaires, des étudiants et des praticiens de la psychologie d’un pseudo « pouvoir professionnel » de nature  privée, et qui ne respecte aucun des critères minimum de la démocratie (droits juridiques reconnus et garantis, principes de liberté, d’égalité, et élections représentatives). Les principes mis en œuvre sont simplement ceux de la loi du marché et de la mise en concurrence.

Le SNP exprime les plus grandes réserves sur un projet tendant à instaurer des normes professionnelles de formation privées qui ne sont nullement nécessaires à l’insertion professionnelle des psychologues.

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