A plusieurs reprises ces derniers mois, nous avons été interpellés par différents regroupements régionaux de psychologues hospitaliers. Nous répondons ici à leurs interrogations.
- Nous partageons les valeurs fortes de la profession que vous rappelez : l’attention portée à la singularité de chaque patient, la prise en compte de la personne dans sa globalité, la nécessité d’articuler les savoirs et de les remettre sans cesse sur le métier face à la complexité de la réalité psychique humaine.
- Nous sommes opposés à une idéologie de gestion purement quantitative de nos actes, comme nous sommes opposés à toute idéologie, qu’elle soit économique, biologique, comportementale ou psychanalytique.
- En ce qui concerne nos activités de FIR, nous avons réaffirmé leur caractère inhérent à notre exercice professionnel et, par conséquent, nous avons protesté contre la distinction entre contractuels et titulaires, de même que nous avons refusé de « monétiser » notre temps FIR en échange d’une éventuelle gratification pécuniaire.
Suite à notre enquête de 2010-2011 sur les regroupements de psychologues de la FPH, nous avons cherché à construire un projet d’évolution de notre profession, en considérant la vulnérabilité de notre position actuelle dans l’organisation hospitalière et les nouvelles contraintes de la loi HPST de 2009.
Comme toujours, les projets révèlent les désaccords. Nous sommes convaincus qu’un travail de synthèse des divergences de vue est possible, bien que l’histoire de notre profession soit particulièrement marquée par l’échec dans ce domaine.
Resituons les places de chacun. Le SNP n’est pas en collusion avec la DGOS, pas plus qu’il n’est en concurrence avec les centrales syndicales ou les lieux de réflexion que sont les inter-collèges de psychologues.
Nous reconnaissons l’importance des collèges de psychologues, bien qu’il n’en existe pas dans la majorité des hôpitaux de France.
Nous reconnaissons l’importance des inter-collèges de psychologues, bien que leur position soit de fait extérieure à leurs hôpitaux de référence.
Durant la concertation relative à notre organisation institutionnelle, nous avons réaffirmé notre attachement à la collégialité de notre profession.
Notre profession doit cependant évoluer. Les difficultés quotidiennes de nombre de nos confrères et consœurs en témoignent, de même d’ailleurs que notre pyramide des âges.
Nous sommes conscients des problématiques soulevées par les notions d’évaluation, de supérieur hiérarchique et d’autorité fonctionnelle, issues de la loi HPST. Nous estimons toutefois que le véritable danger n’est pas interne à notre profession.
Nous pensons en effet que confier la délégation d’autorité fonctionnelle à un psychologue, placé sous le contrôle collégial de ses pairs, comporte moins de risque d’aliénation que de confier cette autorité au corps médical par délégation de la filière administrative.
Nous rappelons que dans tous les cas, notre autonomie est garantie par le décret n°91-129 du 31 janvier 1991 (les psychologues « conçoivent les méthodes et mettent en œuvre les moyens et techniques correspondant à la qualification issue de la formation qu’ils ont reçue […] au travers d’une démarche professionnelle propre ») et nous nous engageons à assurer une veille des difficultés que posera la future circulaire.
Nous voulons également manifester ici notre souhait de poursuivre et d’élargir la réflexion sur l’organisation institutionnelle de notre profession avec l’ensemble des psychologues intéressés, lors d’une prochaine journée nationale de travail sur ce thème.
Commission de la Fonction Publique Hospitalière
Le 19 avril 2012