COMMUNIQUE SNP SUITE AUDIENCE MENJ 18 JUILLET 2022

Le SNP a sollicité en juin une audience auprès du nouveau ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Pap NDiaye, dès sa nomination par le premier ministre, afin d’exposer les problématiques urgentes qui touchent actuellement les psychologues EN exerçant dans le premier degré : couverture des postes par des titulaires et des contractuels, organisation fonctionnelle inexistante des psy EN EDA, devenus invisibles au sein de leur institution depuis la création du corps unique de psychologue. 

Trois membres de la commission Education Nationale du SNP ont été reçus par le conseiller social du ministre, le conseiller école inclusive et des personnels de la DGESCO et de la DGRH. 

Le SNP a demandé au ministère la couverture de tous les postes par des psychologues EN titulaires ou contractuels. 

La délégation du SNP a alerté sur la baisse significative depuis 5 ans du nombre de candidatures au concours de Psy EN, creusant chaque année un peu plus le déficit de titulaires. Après un effet d’engouement lors de la création du corps, force est de constater que la fonction de psychologue au sein de l’EN n’attire plus les psychologues. La perspective de passer un an en formation et en stage de terrain, sans être en responsabilité, alors que l’on est diplômé et pour la plupart déjà bien expérimentés et formés, qui plus est, loin de son domicile et sans aucun frais de déplacement, hébergement, repas pris en charge en constitue sûrement les raisons principales. 

Le faible nombre d’entrants dans chaque académie rajoute un frein supplémentaire, puisque la plupart des lauréats se retrouvent à l’issue de leur année de stage à devoir exercer loin de leurs familles et ce pendant plusieurs années. Une réflexion serait donc à conduire sur la façon dont la fonction de psychologue EN pourrait être valorisée et notamment cette année de stage afin d’attirer de nouveau des psychologues vers l’Education nationale. 

Le SNP a demandé au ministre de l’Education nationale : 

1. d’augmenter le nombre de places au concours de psy EN afin de couvrir l’ensemble des besoins sur le territoire 

2. dans l’attente, d’assurer pour la rentrée scolaire 2022 la couverture de l’ensemble des postes restés vacants à l’issue du mouvement par des embauches de contractuels, dès septembre et pour tous les postes du territoire. 

Nous avons attiré l’attention du ministère sur une contrainte budgétaire qui impacte fortement la possibilité pour les DSDEN d’obtenir des crédits pour l’embauche de psychologues contractuels dans le premier degré. Cette possibilité est déterminée par le ratio poste/Professeurs des Ecoles de chaque académie et de chaque département. Par conséquent, dans les académies et départements déficitaires en Professeurs des Ecoles, les postes vacants de Psy EN EDA sont facilement couverts et ce dès la rentrée. En revanche, dans les académies excédentaires, il est très difficile d’obtenir des crédits d’embauche de contractuels psychologues. Les rectorats nous opposent qu’ils dépendent du ratio poste/PE, alors que psychologue et professeur sont bien deux métiers différents et qu’un PE ne peut pas occuper un poste de psychologue (sauf à être diplômé en psychologie et obtenir un détachement). 

En l’absence d’embauche de contractuels, ce sont les psychologues titulaires sur les secteurs voisins qui sont sollicités pour faire le travail. Ils peuvent ainsi passer d’un secteur de 1500 élèves à 3000 élèves. Dans ces conditions, ils ne peuvent plus assurer leurs missions et se retrouvent en situation d’épuisement professionnel au bout de quelques mois. A cela, s’ajoutent les postes laissés vacants par des psychologues non vaccinés suspendus, les congés maternités, parentaux, longue maladie, etc…C’est parfois jusqu’à un quart des postes de psy EN EDA qui ne sont pas occupés sur certains départements. Comment les psychologues en poste peuvent-ils assurer leurs missions de service public dans ces conditions ? Le ministre a annoncé un plan massif d’embauches de contractuels à la rentrée, nous avons demandé que les psychologues soient inclus dans ce plan. 

A l’issue de cette audience, nos interlocuteurs se sont engagés sur plusieurs points : étude technique sur la faisabilité de distinguer les budgets PE et Psy EN EDA dans l’embauche de contractuels, réflexion sur l’année post-concours pour la rendre plus attractive, mise en place à la rentrée d’un groupe de travail sur l’organisation fonctionnelle des psychologues dans le premier degré. 

Nous avons perçu une écoute attentive de nos revendications et le souhait manifeste de pouvoir améliorer la réponse aux usagers et la prise en compte de la spécificité de la pratique de psychologue au sein de l’Education nationale, mais ceci dans le cadre d’un contexte de restriction budgétaire pour les années à venir. 

27/09/2022 

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