Il est des métaphores qui sont régulièrement utilisées par les psychologues pour expliquer l’intérêt d’un travail thérapeutique. Celle qui implique de faire référence à l’importance de solides fondations quand on construit un bâtiment est des plus classiques pour désigner l’intérêt de se confronter à son passé pour pouvoir se (re)construire de manière équilibrée.
Cette métaphore, très utilisée dans la pratique, se doit aussi d’être appliquée dans d’autres domaines, et notamment de guider la stratégie politique syndicale.
Après être passé en force face à la profession, avoir instauré un dispositif de remboursement inefficace pour le public et inadapté pour les psychologues, avoir dénoncé les psychologues qui s’y opposaient, les avoir présentés comme peu soucieux de la souffrance psychique de la population, après tout cela, le ministère a enfoncé le clou en proposant au SNP de participer au comité de suivi du dispositif MonSoutienPsy.
A la lecture de la constitution du comité en question, il apparait que l’architecture est tout à fait bancale et fait la part belle aux membres du ministère alors que la représentation des organisations professionnelles est tout à fait minorée. Il est certaines architectures qui président à la catastrophe et c’est bien le cas du comité de suivi MonSoutienPsy. C’est la raison pour laquelle les instances du SNP, réunies démocratiquement, ont décidé de ne pas participer à ce comité qui n’est qu’une illusion.
La catastrophe, nous la voyons apparaitre d’ores et déjà, pour le public et pour la profession. Elle prend particulièrement forme dans le désinvestissement tout à la fois progressif mais constant des services publics, déjà exsangues, pour les remplacer par des psychologues libéraux sous-payés et précarisés. Le bien commun que constituent les services publics de soin pour l’ensemble des citoyennes et citoyens est en train d’être méthodiquement détruit par une kyrielle de dispositifs qui n’ont qu’une fonction : externaliser le service public et faire reposer sur les professionnels de terrain ce qui devrait incomber à l’Etat.
MonSoutienPsy, exemple paradigmatique dont l’architecture elle-même formalise plus que tout la visio médico-centrée à travers la prescription déguisée en adressage et la nécessité que le patient « évolue dans un parcours défini ». Il formalise également le véritable abandon dont souffre les psychologues depuis une vingtaine d’années quant à leur rémunération. Parler de la santé mentale comme une priorité et dans le même temps, précariser l’ensemble des psychologues sans souhaiter ouvrir des discussions sur les salaires est plus que problématique.
Le Syndicat National des Psychologues, fort d’une augmentation des adhésions des psychologues et du déploiement important du réseau de partenaires, a d’ailleurs sollicité plusieurs ministères afin d’être reçu pour porter la voix des psychologues.
C’est bien sûr toujours et encore l’union qui fera la force et nous permettra tous ensemble de défendre la profession et de lutter pour son autonomie, son indépendance et sa reconnaissance. Le Bureau National, les commissions et les instances locales du syndicat s’y attèlent chaque jour, avec militantisme et persévérance.
Nous continuons le combat, tous ensemble !