Edito 286 : S’armer de patience

Le contexte actuel autour de la profession est dangereux et les psychologues se doivent d’y être attentifs. Ainsi, il ne semble plus possible pour le gouvernement de penser notre profession autrement que dans un lien de subordination, en dehors de toute autonomie. C’est cette lutte que nous devons mener sur le terrain auprès des psychologues comme du grand public. 

Pour recourir à une métaphore guerrière, nous pouvons dire qu’il est risqué de lancer toutes les troupes dans une bataille si celles-ci ne sont pas assez fournies et suffisamment prêtes. Cette comparaison, certes triviale, illustre peut-être l’état actuel de la profession. Il ne faut pas perdre de vue qu’il y a quelques années, la profession était moins réactive et plus à distance de tous les enjeux qui, pourtant, pouvaient la concerner au premier chef. Depuis les attaques successives du gouvernement, dont MonParcoursPsy qui a été un véritable électrochoc ainsi que l’absence de revalorisation salariale dans les fonctions publiques et le médico-social, la profession tente de reprendre ses droits et bénéficie d’un nouveau souffle de révolte et de mobilisation inconnue jusqu’alors. Ce nouveau souffle se heurte néanmoins à plusieurs limites.  

La première limite, c’est que pour lutter, il faut avoir assez de forces vives mobilisables pour défendre la profession. Sur ce point, les psychologues ne sont probablement pas encore assez rassemblés actuellement. Une de nos missions au SNP est de pouvoir coaliser les forces et réunir le plus possible les psychologues, au-delà des clivages liés aux champs d’exercice ou à l’orientation théorique. Le Bureau National s’y emploie chaque jour. 

La deuxième limite implique une nécessaire organisation de cette lutte au niveau interne afin qu’elle puisse être coordonnée, pertinente et efficace. C’est un des objectifs du nouveau mandat en cours qui remet la démocratie véritablement au centre du fonctionnement du syndicat à partir de réflexions et de décisions collectives et collégiales. Le syndicat, c’est avant tout celles et ceux qui le constituent, ce sont avant tout les psychologues. 

Cette première période a été riche pour le Bureau National qui s’est retroussé les manches pour à la fois rassembler les psychologues et organiser une lutte efficace et conjointe, mais cette construction ne peut qu’être progressive et prend du temps. Nous devons donc nous armer de patience. De nombreux projets sont en cours et à venir pour les deux prochains semestres qui seront ainsi riches et utiles pour la profession. 

Malgré tout ce qui est mis en place, malgré l’énergie déployée par le syndicat mais aussi par toute la profession, le gouvernement continue pourtant sa mise à sac de la profession. Mais nous n’avons pas dit notre dernier mot. Nous allons continuer de déployer cet outil qu’est le syndicat c’est-à-dire un outil pour défendre les psychologues et pour construire ensemble le futur de la profession. 

Il y a ici un terreau fécond pour que la profession puisse s’organiser, entre elle, avec elle et pour elle. Hauts les cœurs car le combat ne fait que commencer et c’est tous ensemble que nous y parviendrons !

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