Edito 263 : Nouveautés ?

Une nouvelle mission parlementaire sur la psychiatrie

Le rapport parlementaire sur la psychiatrie est paru. Il souhaite que l’usager soit au centre de sa propre prise en charge, il prône l’ambulatoire plutôt que l’hospitalier, il se prononce pour un libre accès aux psychologues et pour le remboursement des psychothérapies qu’ils effectuent. Mais sa confiance en l’usager reste bien limitée et il ne remet nullement en cause le barrage que constitue la prescription obligatoire instaurée dans les expérimentations en cours. Nouveauté ? Pas si sûr !

De nouvelles sollicitations pour les psychologues

Obésité, troubles du neuro-développement, troubles cognitifs, les nouvelles demandes ne manquent pas. Doit-on s’en réjouir parce que plus de personnes pourront avoir accès à des soins psychologiques ? Ou doit-on craindre une instrumentalisation de la profession dans des parcours médicalement initiés et médico-centrés pour lesquels le psychologue n’est qu’un auxiliaire que l’on utilise tel un mouchoir jetable, ou bien un technicien de l’investigation psychologique, cognitive ou neuropsychologique… Nouveauté ou sempiternel retour de la vision réductrice de notre profession entretenue depuis Henri Ey qui recommandait de tenir les psychologues dans la dépendance au médecin ?

Un nouvel élan pour la profession

C’est l’espoir suscité par les avancées des discussions au Mesri[1] sur l’allongement du cursus universitaire conduisant au titre de psychologue. Une nouveauté attendue par toutes les organisations car elle permettrait de mieux répondre aux demandes sociales et de retrouver un diplôme de 3e cycle en conformité avec le haut niveau de formation inscrit dans la loi.

Une vraie nouveauté belge qui pourrait aussi être française

Depuis maintenant cinq ans, nos collègues belges ont une déontologie légale dont ils disent eux-mêmes : « Pierre de touche de l’ensemble de la discipline, elle l’élève au rang de profession intègre et autorégulée qui s’assure elle-même que ses membres fournissent des services de qualité. Cela assure que soient préservés la dignité et l’intégrité de notre profession. Puisque la déontologie transcende la variété des pratiques et orientations des psychologues, elle leur confère une identité professionnelle commune ».

Les travaux bien engagés par Cerédépsy[2] d’une révision du Code de déontologie des psychologues afin qu’il soit -enfin- celui de tous les psychologues et d’une réglementation de la déontologie permettent d’espérer que cette nouveauté puisse être aussi française !

Un nouveau congrès du Snp

Il a lieu du 11 au 13 octobre après une vaste consultation de tous les adhérents via des assemblées générales régionales ou départementales qui ont choisi les motions mises au débat et aux votes de la quarantaine de délégués élus pour les représenter. Il permet à votre syndicat de définir ses grandes orientations et procède à l’élection du bureau national pour trois ans. Nous souhaitons que ce congrès soit un nouvel élan pour l’énergie militante et professionnelle qui fait votre Snp au quotidien !

Pas de réelle nouveauté sans respect

Certaines soi-disant nouveautés cachent souvent un loup et ne sont pas en elles-mêmes gages de réel changement. Il ne suffit pas de décréter des modifications ni de dénigrer l’existant, il s’agit surtout de donner aux professionnels des cadres de travail stables et respectueux des personnes, qui seuls permettent l’éclosion de réelles innovations.

                                                                Jacques Borgy, SG sortant et candidat à un nouveau mandat au BN

[1] Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation
[2] Construire ensemble la réglementation de la déontologie des psychologues, collectif regroupant plus de 20 organisations de psychologues.

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