La profession revendique l’importance d’un accès direct du public aux consultations des psychologues quel que soit leur champ d’exercice. Leurs différents statuts dans la Fonction Publique précisent d’ailleurs que la mise en œuvre de leurs fonctions cliniques fait appel aux méthodes, moyens et techniques correspondant à la qualification issue de la formation du psychologue qui les choisit en toute autonomie.
L’accès direct aux psychologues, qui se fonde sur leur niveau de formation universitaire très souvent complété d’autres spécialisations et supervisions, permet à la population d’avoir accès à des soins psychiques au bon moment, c’est-à-dire quand elle en ressent le besoin. Ces soins psychiques sont mis en place dans un cadre professionnel réglementé, étayé sur un code de déontologie qui fait force dans la profession. Il s’agit ici de défendre une politique de prévention au niveau des soins psychiques, face à l’aggravation repérée pour la population.
La proposition de loi 362, portée par Stéphanie RIST (Renaissance), s’inscrit dans ce cadre à partir de « l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ». Cette proposition de loi, qui a été adoptée jeudi 19 janvier en première lecture à l’Assemblée, ouvre l’accès direct à plusieurs professions : les Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) qui peuvent également prescrire en première intention dans certains cas, les kinésithérapeutes et les orthophonistes quand ils exercent dans le cadre d’une structure de soin coordonnés ou d’exercice coordonnés. Ces professions gagnent donc en autonomie de par la confiance qui leur est faite par le gouvernement.
Alors que les psychologues, depuis plus de 50 ans, sont autonomes et peuvent recevoir toutes les personnes qui le souhaitent, librement et sans prescription médicale, le gouvernement propose la mise en place progressive de dispositifs (inopérants) de remboursement des psychologues libéraux supprimant cet accès direct (MonParcoursPsy) au profit d’une prescription (« adressage » pour l’euphémisme) et d’une mise sous tutelle médicale.
L’accès direct doit être maintenu afin de faciliter un maximum de prises en charge du public. La profession de psychologue n’est pas inscrite dans la santé au sens du Code de la Santé Publique (CSP). Les psychologues sont donc autonomes et ne sont pas des auxiliaires médicaux.
Barrer la route au maintien de l’accès direct, c’est retarder les prises en charges, par un tri, en amont des souffrances psychiques, faisant prendre des risques d’aggravation et de chronicisation et ce, alors que la population n’a jamais connu autant de difficultés au niveau psychique.
Barrer la route au maintien de l’accès direct, c’est ne pas faire confiance aux psychologues dont la formation est pourtant reconnue par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR).
Le Syndicat National des Psychologues défend un accès direct à tous les psychologues, quel que soit leur champ d’exercice ou leur activité avec une priorité : celle de l’inscrire dans une perspective d’amélioration de la santé publique.