Le réseau nous communique l’information suivante:
Il nous est parvenu une pétition élaborée par un collectif d’étudiants, les Non-Dupes, pour peser contre cette interdiction.
Cette action est menée par les etudiants seuls et ils necessitent le soutien des professionnels. Nous vous demandons d’en prendre connaissance ci-dessous et de faire en votre ame et conscience le necessaire :
‘En 2004, le conseil d’UFR de psychologie de l’université de Nantes votait une motion concernant l’ouverture des enseignements de psychopathologie clinique à d’autres orientations théoriques que la psychanalyse. Ceci s’applique de façon concrète par une modification du profil de poste d’enseignant pour les recrutements à venir.
L’orientation psychanalytique constituait jusqu’alors la référence de la discipline clinique. Cette motion, jugée ambigüe par des étudiants et certains professeurs, a donc suscité de vives réactions d’inquiétude : « Cette ouverture vise-t-elle une coexistence de plusieurs orientations ou bien le remplacement de l’orientation analytique par une autre, plus en accord avec les autres sous disciplines de psychologie ? ».
La plupart des étudiants est favorable à la pluralité à condition qu’elle n’implique pas pour autant la disparition de l’orientation actuelle (ce fut le cas dans d’autres universités françaises).
Or, depuis le vote de cette motion, trois enseignants de psychologie orientée par la psychanalyse ont été remplacés par des enseignants d’autres orientations.
Les votes tendant vers une orientation analytique lors de ces nominations étant systématiquement minoritaires, rien ne laisse présager une inversion de tendance. Deux départs à la retraite étant prévus dans deux ans, il est presque certain que nus allons assister alors à la disparition pure et simple du Master 2 professionnel de psychopathologie clinique et pathologique.
Il apparaît donc clairement que l’enseignement de la clinique orientée par la psychanalyse au sein de l’université nantaise est en danger.
Face à cela, des étudiants s’inquiètent et demandent des garanties concernant une liberté d’étudier la psychologie dans l’optique qu’ils auront choisie.
A noter que bon nombre d’étudiants viennent de toute la France s’inscrire à l’université de Nantes pour son orientation analytique. Devant le nombre toujours plus restreint de facultés proposant un tel enseignement, les UFR de psychologie du grand Ouest débordent de demandes d’inscription et sont dans l’obligation de refuser un nombre toujours croissant de candidatures d’étudiants. Ces derniers se retrouvant contraints d’abandonner la psychologie, ou de se résigner à suivre un enseignement qui ne correspond pas à leurs attentes.
C’est donc un véritable débat universitaire qui s’ouvre actuellement, mais aussi un débat plus global, culturel mais aussi social.
En effet, laisser l’orientation analytique disparaître de l’enseignement public, c’est faire table rase de plus d’un siècle de littérature et de travaux dont la richesse est soutenue par leur application à des champs multiples, tels que la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, l’art… C’est aussi compromettre la présence et le renouvellement de psychologues praticiens orientés par la psychanalyse au sein des institutions, pour laisser place à une seule vision de la psychologie, évaluatrice et classificatrice.
En bref, la psychanalyse pense autrement la question du symptôme. Elle ne le réduit pas à un trouble qu’il faut supprimer « à tout prix » (au risque d’en faire surgir un autre), sans chercher sa signification (d’où ça vient et… où ça va ?).
En ce sens elle incarne parfaitement la pluralité de pensées suggérée par la motion universitaire votée en 2004. Il est donc capital, si l’enjeu est bien celui de la coexistence des différentes approches, que son enseignement soit maintenu au sein des universités « rescapées » dont Nantes fait (encore ?) partie.
Car rappelons-le une nouvelle fois, le mouvement étudiant des « non-dupes » ne vise pas le monopole de l’orientation analytique dans l’enseignement nantais de la psychologie, mais simplement sa préservation, selon les mêmes principes exigés par la motion de 2004.
Par cette pétition, nous demandons donc aux différentes instances ministérielles et universitaires des engagements explicites et écrits, garantissant leur volonté de préservation du Master 2 professionnel clinique et pathologique actuellement en place à Nantes. Ceci passant obligatoirement par la préservation d’un effectif professoral d’orientation analytique suffisant à en assurer l’enseignement.’
Pour signer la petition : Petition Nantes