Pour le ministère :
Bernard Lejeune, conseiller social chargé des relations avec les académies, des DOM-TOM, des personnels et de l’enseignement privé,
Yannick Tenne, conseiller technique chargé de l’école, du collège, du socle commun, de l’évaluation et des relations avec les corps d’inspection territoriaux et les parents d’élèves.
Pour le SNP :
Anaïs Barthélémy, François Chalayer,
Présentation par le SNP du syndicat et de ses attentes fortes suite aux déclarations de François Hollande alors candidat, citant les psychologues comme personnels de l’Education Nationale à renforcer.
Argumentation sur la nécessité de psychologues à l’intérieur même de l’EN et de leur reconnaissance statutaire : pour eux le changement s’impose aussi dès maintenant ! Si les psychologues dits « scolaires » ont bien le titre et les missions de psychologues, ils se trouvent encore dans une situation anachronique et dérogatoire par rapport à la profession. Eclairage historique pour comprendre leur situation. Aujourd’hui cette logique est autre du fait de l’évolution de l’école et de la profession de psychologue protégée par le titre (art.44 de la loi de 1985).
Or :
– Ils sont toujours issus exclusivement de la profession des enseignants.
– Certains sont formés en interne à bac +4 alors que tous les psychologues (comme les enseignants maintenant) sont formés à bac +5.
– Ils ont un statut de professeur des écoles et non de psychologue alors que les grilles indiciaires sont les mêmes.
Le précèdent ministre de l’EN, Luc Chatel, avait arbitré en faveur d’un recrutement à partir des Masters 2 en psychologie mais cette décision n’a pas été actée. In extrémis, pour éviter une situation de carence, le DEPS a été prorogé par deux fois ce qui n’est pas acceptable.
Revendications du SNP comme de toute la profession :
– Ouverture d’un concours de recrutement interne et externe à partir de tous les M2 mention psychologie et donc suppression de la condition d’avoir été enseignant.
– Reconnaissance des psychologues « scolaires » par un statut particulier de psychologue de l’EN proche de celui des psychologues des autres fonctions publiques.
Discussion :
– Sur le fait d’avoir été enseignant avant : N’est-ce pas un plus pour un psychologue que de connaître le fonctionnement d’une classe et son engineering pour pouvoir aider les enfants et les enseignants? Sempiternelle question enrobée de novlangue !
– Question sur nos rapports avec les autres organisations. Réponse sur notre partenariat dans le Groupe des 7 et nos points de convergence sur le statut, la formation et le recrutement.
– Question sur les rapports entre premier et second degré, aussi bien sur ce qu’il en est du métier que des professionnels avec une allusion aux rencontres avec les organisations des conseillers d’orientation psychologues qui auraient des points de vue divergents que ceux du premier degré concordent !!!
Les conseillers du ministre reconnaissent la clarté et la légitimité de la demande de statut mais insistent sur la différenciation entre le premier et le second degré. Il y a une séparation et c’est difficile de les faire fonctionner ensemble et ça ne concerne pas que les psychologues. La modalité de résolution du statut de psychologue poserait problème.
Les conseillers nient leurs réticences soulignées par le SNP et précisent que cette première phase permet un recueil d’informations avant des tables rondes. Ils resituent leur cadre de travail qui est de « traiter du particulier envers chaque groupe mais également du général dans le cadre de la refondation de l’école ». On comprend bien alors que les psychologues ne feront pas partie des priorités !
En conclusion :
Nous nous séparons au bout d’une heure d’échanges riches mais avec de grandes incertitudes quant à la perspective statutaire ! La porte du ministère n’est pas fermée ; ne laissons pas passer une chance unique : ils ne peuvent laisser perdurer la sous-formation criante de leurs psychologues. Le SNP refuse toute pérennisation du DEPS, étoffé ou relooké, la question du trio formation/recrutement/statut doit être indissociable !
D’un gouvernement à l’autre, l’équation reste la même : la revendication de la profession serait légitime, mais difficile à acter, un statut signifiant un corps. La grande difficulté à en créer un nouveau ramène à l’évidente nécessité d’un corps commun de psychologues de l’EN incluant COPsy et psychologues « scolaires ».
Les différents ministères affirment le refus d’un statut commun par les organisations représentant les conseillers d’orientation psychologues, ce que ces dernières nient sans autre argument que la fameuse formule : ils veulent nous diviser pour mieux régner. Qu’en est-il de la langue de bois et des fausses promesses, chacun accusant l’autre du blocage du dossier ? Il est temps d’interroger publiquement les responsables des organisations du second degré. Le travail commun qui est fait dans le groupe des 7 où figurent en bonne place le SNES et l’ACOPF, partenaires importants, permet des positions communes mais nous laisse dubitatifs quant à une véritable volonté d’un corps commun. Cette clarification doit amorcer le travail de cette rentrée !