Patrick-Ange Raoult – L’inclusion scolaire : Un nouveau mythe

L’Education nationale se fait désormais le chantre d’une inclusion généreuse : l’institution symbole d’une socialité retrouvée ! Pour autant, elle ne peut faire oublier qu’elle a été la principale institution de l’exclusion, rejetant les enfants non adéquats, et dont la finalité est la sélection et la discrimination. Après avoir longtemps exclu les inadaptatés diverses, non sans s’être préoccupé de trouver des solutions (les débats anciens autour des indisciplinés, la mise en place dès 1909 des classes de perfectionnement, puis de nombreux dispositifs adaptatifs), elle se voit confier la mission d’inclure toutes les formes de ce qui est aujourd’hui nommés handicaps. Par là même, elle se lave de tout soupçon d’une sélection discriminative, qui, pourtant continue d’opérer à d’autres niveaux. Elle se veut, dans ses nouvelles options, l’agent de mise en ordre des jeunes populations, rappelant des conceptions conservatrices et datées comme la volonté exprimée d’afficher un drapeau en salle de classe, de faire chanter la Marseillaise, de faire porter des uniformes avec le retour à une autorité militarisée. Le discours de l’inclusion contredit le renforcement des modalités sélectives et des parcours contraints dans les parcours lycéens et universitaires.

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