Chacune et chacun d’entre vous le constate chaque jour un peu plus. Il suffit d’observer les plaques professionnelles sur les façades des bâtiments de nos villes.
Depuis la réglementation du titre de psychothérapeute en 2010 avec des conditions de formation exigées et l’essor des formations à distance post-Covid, nous voyons se développer de nombreuses “professions” alternatives : praticiens en psychologie ou en psychothérapie, psychopraticiens, thérapeutes spécialisés en psychologie… Toutes ont pour point commun de ne pas présenter les conditions de formation requises pour prétendre au titre de psychothérapeute ou de psychologue.
Les instituts privés, dont certains sont de véritables entreprises très lucratives, ont ainsi exploité le vide juridique sur l’exercice de la psychologie. Ainsi, nous voyons fleurir des psychopraticiens, psycho-énergéticiens, psycho-généalogistes, onirologues, etc. L’utilisation générique et sans référence légale en France du préfixe “psycho” ou du terme de thérapeute semble aussi permettre les excès et excentricités en tout genre : thérapeute en psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, thérapeute clinicien, thérapeute de rêve, etc. pour attirer une clientèle de plus en plus sensible au marché de l’épanouissement mental, du développement personnel, du coaching individuel.
Toute personne est libre de consulter le professionnel de son choix. Mais comment le public peut-il réussir à distinguer entre :
•les trois professions réglementées en France pour le soin psychique, inscrites sur le registre RPPS et qui garantissent des conditions de formation validées et liées à des cadres éthiques et déontologiques. Les psychologues, les psychothérapeutes et les psychiatres sont les seuls à correspondre à ces critères encadrés par des obligations réglementaires exigées par l’Etat.
•des dénominations trompeuses qui utilisent des préfixes « psy » accolés à toutes sortes de pratiques et qui vendent de multiples techniques avec un suffixe en “logue” pour valider une prétendue scientificité qui peut s’avérer plus rassurante pour le public.
L’absence de protection de l’exercice de la psychologie et de la psychothérapie ouvre ainsi la porte à des pratiques qui peuvent être dangereuses et pour certaines, relever de l’abus de confiance ou d’une dérive idéologique pouvant aggraver la situation psychique voire matérielle de la personne. Ces cas sont bien sûr rares et peu nombreux, mais ils existent.
Face à l’explosion de “praticiens” aux formations à géométrie plus que variable et surfant sur la mode du bien-être, le public est laissé à sa seule capacité de vigilance, de discernement et de compréhension pour s’orienter entre des professions réglementées et toutes les autres pratiques non réglementées, exposé à une multitude d’annuaires disponibles sur internet, d’annonces sponsorisées et de vidéos promettant monts et merveilles.