CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION : LE MÉPRIS DES PSYCHOLOGUES CONTINUE !

Le 03 octobre dernier, le ministre de la Santé et de la Prévention, François BRAUN, et la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès FIRMIN LE BODO, étaient au Mans, pour lancer le volet Santé du Conseil National de la Refondation (CNR). Le SNP était invité à assister au lancement mais pas à participer.  

Certains éléments du discours de conclusion de la journée (1) nous interrogent : « Nous devons aller plus vite et plus loin sur la recherche en sciences cognitives, sur la prévention du suicide, sur le développement des IPA en santé mentale, le renforcement du recours aux psychologues cliniciens, et tant dautres mesures encore ». 

Cette feuille de route est très inquiétante pour lavenir de la profession menacée par l’absence d’une pluralité des approches, le glissement de compétences vers d’autres professions, la paramédicalisation rampante et l’asservissement au pouvoir médical…

Si ce « renforcement du recours aux psychologues cliniciens » est le renforcement du dispositif MonPsy, rappelons que les psychologues boycottent massivement ce dispositif (moins de 7% des libéraux l’ont intégré) qui est non respectueux des patients et des psychologues. 

Le SNP a initié ce boycott et le soutient toujours.

Depuis des mois, la majorité des organisations de psychologues demande son abrogation, d’autres demandent une refonte en profondeur. Pour le SNP, ce sont les bases même de MonPsy qui sont à revoir. Rien n’est à garder. Ce sont les paradigmes qui sont à changer.

Nous réclamons également des recrutements massifs et une revalorisation des postes de psychologues dans les services publics et dans le privé.  

Le ministre a aussi fait des promesses : « Je réunirai prochainement le comité de suivi des Assises, et prends devant vous lengagement que la santé mentale, la psychiatrie et les professionnels qui les font vivre seront lune des priorités de ma présence au ministère ».

Le SNP constate que les psychologues sont les grands absents de ces priorités. Aux Assises de la Psychiatrie et de la Santé Mentale, notre vision de la vie psychique, complémentaire mais bien différente de l’approche médicale, a été de fait ignorée, tout comme les professionnels qui la font vivre. 

Pour le SNP, protéger la santé psychique sans les psychologues, ou contre eux, est un non-sens. 

Au-delà des nombreux éléments problématiques que nous avons déjà évoqués, la profession est particulièrement interpellée par le fait que le gouvernement expérimente l’accès direct pour les kinésithérapeutes (2) et les orthophonistes (3) et que, dans le même temps, il ajoute la prescription aux psychologues alors que ces derniers ne sont pas des paramédicaux. 

Nous demandons au ministre de rencontrer toutes les organisations de psychologues dans les plus brefs délais, afin d’entendre leur avis expert dans leur domaine.

Le bureau national du SNP

1) https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/discours/article/conclusion-de-la-journee-de-lancement-du-conseil-national-de-la-refondation-cnr
2) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000044553531
3) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000044553532