Depuis le début de l’année 2020, et la crise sanitaire générée par la pandémie, le recours au psychologue est très fréquent.
On parle de plus en plus des psychologues et de l’aide qu’ils peuvent apporter dans ces situations anxiogènes et inédites. Si on reconnait l’importance de leur rôle, on les considère rarement comme une profession autonome pouvant se gérer seule. Les conclusions du rapport Igas sont instructives !
Le récent groupe de travail auquel le Snp a été convié par le délégué ministériel à la santé mentale et la psychiatrie, aux côtés de la Ffpp, montre l’intérêt – et la nécessité – d’une structuration de la profession.
Les réflexions autour de « la place des psychologues libéraux dans le parcours de soins » convergent vers un modèle d’organisation fonctionnel dont l’objectif est de constituer un réseau
de psychologues libéraux avec une prise en charge par la Cnam, en définissant et en garantissant un niveau de compétences. Il faut que les psychologues se saisissent de cette réflexion pour l’enrichir, l’orienter et rester ainsi au coeur du système*.
Malgré la difficulté des psychologues à se rassembler, à accepter un coordonnateur, une telle organisation est vitale sous peine d’être avalés et de disparaître ou être mis définitivement sous tutelle. L’existence de quelques postes de psychologues coordonnateurs dans la fonction publique hospitalière montre tout l’intérêt d’une telle structuration ; de leur côté, les psychologues de l’Education nationale demandent ardemment la création de postes de psychologues conseillers
techniques. Dans le milieu associatif, existe également un projet de création d’un véritable service de psychologie.
« Construire ensemble la réglementation de la déontologie des psychologues », projet porté par 20 syndicats et associations de psychologues doit aboutir au plus vite afin d’apporter une assise solide à ces structurations vitales pour la profession.
A l’heure , où suite au congrès de 2019, le SNP met en place un congrès extraordinaire début 2021 pour une réforme des statuts, avec pour objectif une meilleure organisation interne du syndicat ,une répartition des pouvoirs, un fonctionnement plus démocratique, on peut penser que la réorganisation
du SNP répond à cette même urgence. Tous les adhérents sont appelés à donner leurs idées pour une modernisation de leur syndicat mais aussi pour réfléchir au sens de leur engagement au sein d’un collectif. L’adhésion de nouveaux psychologues au SNP contribuera à renforcer la construction d’une profession autonome.
La réflexion et l’action collective, en appui sur un fonctionnement structuré, sont plus que jamais indispensables.
ANNIE COMBET,
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU SNP
le 1er octobre 2020
* Ce travail ne se substitue pas à la défense du service public et de ses institutions de soins et des moyens qui leur sont nécessaires