A l’occasion des 70 ans du SNP, nous retracions dans le dernier Psy et Psy, les différentes étapes de la construction de notre profession responsable et autonome. De façon concomitante, l’Igas produisait un rapport sur la prise en charge coordonnée des troubles psychiques. Certes le rôle des psychologues y est reconnu, voire central mais à quelles conditions ?! Le présent dossier est consacré à une analyse critique de ce rapport, par des psychologues praticiens, universitaires et diverses commissions du syndicat.
Puis, vint le Covid-19 et l’obligation d’un confinement général de la population pour lutter contre cette pandémie, générant une crise sanitaire inédite.
Face aux situations de détresse suscitées par les angoisses de mort générées par la pandémie ou le confinement, aux fragilités psychologiques, tensions conjugales ou familiales, à l’incertitude et à la perte des repères existentiels, les psychologues se mobilisent massivement en direction des soignants, des autres professionnels impactés par le coronavirus ou de la population, soit dans le cadre de leurs institutions, soit spontanément en créant ou rejoignant des plateformes téléphoniques de soutien psychologique. La profession s’organise, définit un cadre et une charte (cf. p. 9 à 11) pour donner le maximum de garanties aux personnes faisant appel aux psychologues.
Dans un premier temps, le Directeur général de la Santé, sollicité par le SNP, encourage ces initiatives puis préconise de rejoindre les plateformes d’écoute existantes dont les écoutants ne sont pas forcément des psychologues !
Dans un second temps, la FFPP et le SNP demandent au ministère de la Santé la création d’une cellule nationale d’écoute psychologique (cf. la lettre ouverte p.6). Une telle cellule est bien proposée par le ministre mais sans appel aux psychologues dans sa conception et sa gestion !
Le public ne s’y trompe pas qui a recours de plus en plus naturellement au psychologue. La presse rapporte presque quotidiennement des situations traitées par les psychologues. L’Etat lui-même reconnaît le rôle du psychologue aussi bien dans la prévention que dans les situations de crises… oui mais à condition d’être encadré, supervisé, bref d’être sous tutelle !
Être sous tutelle mais aussi sous payé et de préférence bénévole…
Le bénévolat ne peut se justifier que pendant la période de confinement durant laquelle les psychologues contribuent à leur manière et avec leurs outils à l’élan de solidarité nationale. Il s’agit d’un accompagnement pendant une période de crise. Mais ensuite, un véritable travail psychologique nécessite une pérennité et une reconnaissance sociale laquelle passe, entre autres, par une rémunération juste.
Aujourd’hui, la nécessité d’une revalorisation des soignants est devenue une évidence pour tous.
Les psychologues, qu’ils soient salariés ou en exercice libéral, comptent eux aussi bénéficier d’une telle reconnaissance.
Prenez soin de vous !
ANNIE COMBET, SG
le 20 avril 2020