La future Loi de santé insiste sur la prévention dans tous les domaines de la santé.
Nous psychologues du travail attirons votre attention sur les dysfonctionnements graves qui touchent l’exercice de notre profession et qui sont susceptibles d’avoir des répercussions en termes de santé publique.
Les psychologues qui interviennent dans le champ du travail œuvrent dans le sens de la préservation de la santé des salariés, parce que c’est non seulement leur vocation et finalité professionnelle mais aussi leur formation et déontologie, que ce soit dans les services de santé au travail interentreprises, en services intégrés dans les entreprises, en cabinets de consultants, ou bien encore en profession libérale ou en conseil indépendant.
Bien que notre profession existe depuis plus de 100 ans, elle n’apparaît toutefois pas en tant que tel dans ce projet de loi, ni dans celui de la réforme de santé au travail. En effet, la profession de psychologue n’est pas citée comme spécialiste des risques psychosociaux.
En effet, les risques psychosociaux (RPS), un terme nouveau pour une problématique ancienne bien connue dans la profession, sont depuis toujours au centre des recherches et des interventions en matière de psychologie du travail.
Cœur de métier du Psychologue du Travail, les risques psychosociaux sont analysés et traités à la fois sous l’angle :
– des effets (stress, conflits, violence au travail, conduites addictives, etc.)
– des facteurs (organisationnels, structurels, individuels, relationnels).
La finalité du champ d’exercice du psychologue vise à favoriser la santé psychologique de l’être humain en interaction avec son milieu ; cela s’applique aussi au bon fonctionnement des groupes et des organisations. Le psychologue intervient dans le but de favoriser la santé psychologique des individus, des groupes et des organisations. Ses interventions font la promotion d’une meilleure santé psychologique ou visent à établir un état de santé psychologique.
Pourtant, les psychologues sont depuis longtemps des spécialistes reconnus sur ces questions bien avant l’invention du terme de “risques psychosociaux”, parce qu’ils disposent d’une formation supérieure Bac + 5 (licence, master 1et 2) et parce qu’ils sont depuis toujours acteurs de prévention et de protection de la santé psychologique des salariés dans leur environnement de travail.
Experts du fonctionnement psychologique de l’individu, dans son rapport à lui-même, aux autres et à ses différents milieux, les psychologues du travail bénéficient d’une formation complète au niveau bio-psycho-social, organisationnel, ainsi qu’en droit du travail.
Ainsi, les psychologues du travail interviennent*en termes d’analyse, de diagnostic, de conseil, de préconisation, d’accompagnement, d’évaluation et de suivi pour améliorer les conditions de travail en matière de prévention du stress et de bien-être au travail, afin de favoriser la santé psychologique, telle que définie par l’OMS.
Malheureusement bon nombre d’intervenants autoproclamés, consultants d’origines diverses, ou encore de formations connexes mais non spécialiste en la matière, formés en quelques jours parfois par des organismes comme l’ANACT, s’autorisent à intervenir à notre place.
Notre profession dans ses interventions en entreprises ou directement auprès des salariés, a besoin :
- d’être reconnue dans sa spécialisation
- d’être intégrée et citée comme spécialiste de la prévention des risques psychosociaux comme Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) dans la Loi de la réforme de santé au travail (précision du titre et de la référence à son code de déontologie)
- d’être clairement identifiée par les pouvoirs publics dont l’ANACT, la DIRECCTE, l’ARS et la CARSAT
- d’être aisément accessible aux entreprises pour les accompagner dans leur obligation de résultat en ce qui concerne les risques psychosociaux pour éviter de dégrader la santé des salariés (Art. L 4121-1 et les suivants du code du travail), (décret 82-453 de la fonction publique)
- d’être aisément accessible aux salariés eux-mêmes en cas de souffrance au travail et que les consultations de soutien** soient remboursées par la CPAM pour éviter des dégradations importantes de la santé notamment sur le plan cardiovasculaire, dépression, burn out…
*Interventions pour accompagner les organisations :
- Informations/sensibilisations :
– agir sur les RPS, développer la qualité de vie au travail
– les pratiques addictives, comment construire un plan de prévention
– comment faire face à un événement grave ?
- Diagnostic et Conseil organisationnel (analyse du travail / analyse des dysfonctionnements organisationnels) préconisations, accompagnement, évaluation et suivi des actions
- Accompagnement d’équipe : analyse des pratiques professionnelles managériales
- Accompagnement managérial
- Groupe de parole
- Médiation professionnelle
- Débriefing post-traumatique en cas d’événement grave
** Consultations de soutien psychologique (ou dites de “souffrance au travail”) menées par les psychologues oeuvrant dans le champ du travail ne sont pas des psychothérapies. Il s’agit de véritables consultations de soutien psychologique qui ont pour but d’aider le salarié qui en fait la demande, à analyser la situation problème (une analyse au niveau organisationnel, structurel, relationnel, individuel) rencontrée et à mobiliser ses ressources (personnelles ou environnementales) afin de trouver une solution et ainsi mieux rebondir.
Ces consultations spécialisées visent à accompagner les salariés en état de souffrance au travail en cas de :
– stress, conflits interpersonnels, violence, pratiques addictives
– reprise de travail après arrêt longue maladie
– inaptitude au poste
– changements organisationnels mal accompagnés
– évènements psycho traumatiques…