UNE MISE EN ORDRE OU UNE INSTANCE ORGANISATRICE ? Réaction à la proposition de loi sur la création d’un ordre des psychologues proposé par un groupe parlementaire LR mené par le député Julien AUBERT.

Une absence de légitimité : l’ordre dans le désordre

Comme les autres organisations de psychologues, le SNP a appris, avec stupéfaction, la proposition de loi sur la création d’un ordre des psychologues le jour de son dépôt, le mercredi 7 avril dernier. Suite à la sollicitation par Mr Aubert en décembre 2020, le SNP a proposé une rencontre pour faire part des travaux en cours et des positions des organisations. Cette invitation est restée sans réponse.

Cette initiative sans concertation, délétère, clive à nouveau la profession. Elle nie avec arrogance les débats et escamote les organisations représentatives. Elle traduit une ignorance de l’histoire de la profession et de ses objectifs. Elle est une mise en ordre au détriment des psychologues. Nous sommes convaincus du fait qu’un tel projet ne peut se construire sans les organisations représentatives de la profession. Il ne peut se penser CONTRE les professionnels et le public en souffrance.

L’initiative, portée par trois psychologues et des députés LR ignore la multiplicité des champs d’exercice et la nécessaire et fondamentale pluralité des approches théoriques qui sont consubstantielles de l’unité de la profession et sont défendues par notre Code de déontologie.

La proposition de loi a été transmise à la commission des affaires sociales, mais des informations que nous avons obtenues du cabinet de Fadila Khattabi, députée LREM de la 3e circonscription de Côte d’Or (21) et présidente de cette commission, indiquent que cette proposition ne sera pas examinée avant l’automne. Il est donc encore temps de s’unir pour faire valoir nos valeurs et nos projets.

Un Haut Conseil des Psychologues ?

Il y a plus de 20 ans, le SNP a été la première organisation de psychologues à étudier sérieusement les différents ordres puis à choisir de promouvoir la nécessité d’une instance nationale représentative de la profession sans pour autant qu’il s’agisse d’un ordre. L’enquête du GIREDEP, en 2016, montrait le choix des psychologues sur la légalisation du Code de déontologie avec une instance de régulation, composée par les organisations syndicales et professionnelles. Le devoir d’information, la fonction de conciliation et le pouvoir de sanction étaient soulignés.

Nous avons souligné la nécessité d’une instance qui permet l’inscription légale de sa déontologie et une réglementation efficace pour protéger le public ainsi que les professionnels. Le SNP a clairement évoqué la notion de Haut Conseil de la profession et a travaillé depuis longtemps, en particulier avec la CGT, la CFDT et la CFTC sur des propositions de modes d’organisation.

Mais de façon plus collective encore, nous avons contribué à créer, aux côtés de 21 organisations représentatives de la profession, l’initiative CERéDéPsy, dont le travail porte sur la réécriture d’un code de déontologie qui serait opposable légalement. Les conclusions de ce travail seront présentées le 05 juin prochain, et nous appelons tous ceux et celles de nos collègues qui s’intéressent à cette thématique à se tenir informés :

– sur notre site : https://psychologues.org/.

– sur la page du Code de déontologie : http://www.codededeontologiedespsychologues.fr/.

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

Nous appelons les professionnels à s’unir.  Nous les appelons à remettre au centre la dimension collective, comme le fait CERéDéPsy, dans le respect de toutes les approches de la psychologie. Il est temps de passer à l’action pour reconnaître l’existence des psychologues et leur importance pour le public et pour la société, d’autant plus en cette période troublée !

Nous interpellons donc les parlementaires rédacteurs afin qu’ils se mettent en relation et écoutent les organisations professionnelles représentatives des psychologues avant toute proposition de loi engageant l’ensemble de notre profession.