PSYCHOLOGUES EN MISSION LOCALE UNE RECONNAISSANCE, MAIS À QUEL PRIX !

DANS LA CONVENTION

En juin dernier, un avenant à la convention collective intégrait enfin les psychologues dans ce texte datant de 2001.

Nous pourrions en dire bien des choses, mais nous laissons cette lecture transversale aux camarades des syndicats multicatégoriels. Contentons-nous de dire que, pour certains salariés, cet avenant permet une évolution non négligeable de leur rémunération, au milieu de beaucoup de confusion.

Et ce qui aurait dû être l’épiphanie de notre profession se termine sur le Golgotha. Ce que nous, militant-e-s du Snp, avions si longuement travaillé ¹ se résume à une ligne dans un tableau, dans la toute dernière annexe de l’avenant : « Psychologue : Ip minimum 468 ».

En relisant l’avenant, l’Ip (indice professionnel) 468 correspond à celui de la nouvelle cotation créée pour les conseillers ².

Cela s’est fait sans nous. Et nous ne crions pas victoire.

¹ Proposition d’avenant à la Convention proposé par le Snp en 2009 aux organisations syndicales signataires de la convention, travail en inter syndicale sur une annexe médico-sociale en 2012, et combien de rencontres, réflexions, courriers…

² Les cotations conseiller niveau 1 et niveau 2 disparaissent au profit de cotations 11, 12 ou 13 pour les dits conseillers.

DANS LE COMBAT SYNDICAL

Vous souvenez-vous de notre collègue de Châlons-en-Champagne ? Nous vous avions évoqué son licenciement dans ces pages. Le Snp a soutenu, avec d’autres, son action contre son employeur devant les prud’hommes.

Au mois de juillet, le tribunal a rendu son jugement : il confirme que la mission locale a licencié notre consœur « sans cause réelle et sérieuse » et condamne son ex-employeur à lui verser une indemnité compensatrice et des dommages et intérêts ; pour finir, le conseil des prud’hommes met à la charge du défendeur (la ml) une somme visant à compenser les frais non compris dans les dépens.

La mission locale de Châlons en Champagne est également « déboutée de l’ensemble de ses demandes » et « condamnée aux entiers dépens ». Elle n’a pas fait appel de ce jugement.

A part les montants obtenus, un peu inférieurs à ce qui était demandé, nous pouvons donc considérer que le jugement répond aux attentes de notre collègue. Celle-ci a d’ailleurs accepté de nous faire part de sa lecture du processus qui a mené à son licenciement³.

… Mais fallait-il en arriver là ? Fallait-il que cette psychologue soit ainsi maltraitée, que son poste soit supprimé, qu’elle doive, pendant des mois (le licenciement date du 12 juillet 2017), et nous à ses côtés, batailler ?

Avez-vous oublié ces courriers, restés lettre morte – mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre – aux financeurs de la Ml, à la ministre du Travail, pour alerter les uns et les autres sur cette suppression de poste qui, plus encore peut-être que la psychologue concernée, pénalise les jeunes qu’elle recevait ?

… Une reconnaissance oui, collective et individuelle, qui nous dit quelque chose de la place que l’on nous assigne…

Pour conclure moins tristement, notre consœur de Châlons va bien : elle a changé de métier

³ Article à paraître dans le P&P n°264