Nice un nouveau master «Psychologie»

 

 

 

 

Communiqué commun, SNP, FFPP, SFP, AEPU*

 

Nous n’avons pas souhaité répondre à chaud aux nombreuses réactions qu’ont suscité notre communiqué et nos courriers aux instances de l’université qui ont pu sans doute être difficilement compris quand on connaît peu les rouages de la profession de psychologue, son mode de formation et de qualification au titre professionnel. Nos interventions ont pu sembler à certains ne pas prendre en compte la légitime inquiétude des étudiants quant à leurs possibilités d’insertion professionnelle alors que celle-ci reste une de nos préoccupations majeures.

 

Observons d’abord que selon les décisions récentes des instances de l’Université, nos actions ont porté leurs  fruits sur le fond puisque les parcours envisagés vont bien trouver leur place au sein de la mention psychologie ce qui permet de préserver l’unité pédagogique, scientifique et institutionnelle de la formation en psychologie à l’Université de Nice ainsi que le titre unique de psychologue. Sans entrer dans un débat polémique, mais maintenant que la situation s’est stabilisée, nous tenions à faire la mise au point qui suit.

 

Nos orientations sont les suivantes :

Nous sommes particulièrement vigilants à l’unicité du titre de psychologue, seule voie pour défendre la profession au plan de sa reconnaissance légale et statutaire, seule voie pour garantir ses valeurs dans le cadre de son code de déontologie, seule voie pour revaloriser discipline et métier.

 

En quoi le projet de création d’une nouvelle mention rattachée à une UFR de médecine est-il porteur de risques ? Il ne s’agit pas contester l’implication et les compétences de collègues pour mettre en place des diplômes, mais c’est le processus choisi pour le faire que nous avons interpellé, c’est-à-dire le rattachement à l’UFR de médecine d’une formation de psychologie.

 

Selon nous, formellement, il n’y a pas de mise en cause du respect de la réglementation de la délivrance du titre dans le projet envisagé. Mais il y a loin entre le principe de la réglementation et son application sur le terrain. Le non-respect de la loi est fréquent, nous intervenons souvent pour y remédier. Plus les diplômes sont dispersés, plus ils relèvent de tutelles différentes, plus ils relèvent de personnes isolées et plus les dysfonctionnements se font jour : ce n’est pas une hypothèse, c’est un constat. Le maintien dans une seule unité, ici une UFR, est une des garanties majeures pour éviter les dérives.

 

Formellement, dans le projet envisagé, il n’y a pas d’objection au respect de la réglementation de la délivrance du titre. Pour autant, il y a parfois un écart entre le principe de la réglementation et son application sur le terrain. Le non-respect de la loi est fréquent et nous intervenons souvent pour y remédier. Plus les diplômes sont dispersés, plus ils relèvent de tutelles différentes, plus ils dépendent de personnes isolées et plus les dysfonctionnements se font jour : ce n’est pas une hypothèse, c’est un constat ! Le maintien dans une seule unité, ici une UFR, est une des garanties majeures pour éviter les dérives.

 

– Le projet offrirait un dynamisme spécifique dans le contexte d’une demande locale. Selon ce que nous avons constaté, deux parcours étaient envisagés :

– L’un en psycho-gérontologie a déjà fait ses preuves ; celles-ci servant d’argumentaire au projet. Dans ce contexte, la nécessité d’extraction de la mention psychologie n’apparaît pas évidente.

– L’autre vise une adaptation à des besoins locaux et conjoncturels. Il ne nous appartient pas de les évaluer. Mais ces besoins se voient déplacés et de fait sous le contrôle institutionnel de disciplines et de professions hors psychologie, alors que ce sont les psychologues qui en assurent essentiellement la charge. Les besoins pour la profession doivent s’appréhender dans la durée, au regard de l’emploi local et national. Plus le montage de diplômes relève de stratégies isolées, sans concertation d’ensemble et plus le risque existe de fourvoyer à terme les étudiants dans des impasses.

 

Ce sont bien la défense de la profession et de l’emploi pour les étudiants et la protection pour les usagers qui nous guident. Dans ce cadre, la nécessité d’un pôle unique de concertation, sous la responsabilité de psychologues disposant d’une réelle lisibilité prospective nous apparait un élément majeur dans la défense des intérêts collectifs que nous défendons

 

Au final : de grands dangers pour le projet de transfert vers l’UFR de médecine pour un gain mineur, alors que les mêmes bénéfices existent dans le cadre de mention(s) sous la tutelle de la communauté des psychologues, sans les risques afférents.

 

Tous les jours, de façon souvent peu visible, nous travaillons avec les ministères pour faire progresser la cause de notre profession et notre action porte ses fruits. C’est ce qui justifie notre vigilance contre toute source de fragilisation.

 

Aurions-nous enfin agi sans informations fiables ? Certes non ! Nous avons recueilli les documents nécessaires avant d’agir et nous observons qu’au final les instances de l’université, après de longues concertations ont pris en compte nos interpellations ainsi que les oppositions locales au projet de nos collègues, en intégrant les 2 parcours dans la mention unique de master « Psychologie » portée par le département de psychologie.

 

*Syndicat national des psychologues, Fédération française des psychologues et de psychologie, Association des enseignants-chercheurs en psychologie des universités, Société française de psychologie