Les psychologues hospitaliers absents du Ségur

On n’a jamais autant évoqué la nécessité du soin psychologique et paradoxalement les psychologues hospitaliers sont absents du Ségur.

Vous êtes nombreux à nous solliciter et vous indigner de l’absence criante de considération de notre profession dans le cadre du Ségur de la Santé , alors que le gouvernement communique sur les revalorisations salariales légitimes de nos collègues paramédicaux infirmiers et aides-soignants.

En effet, après la première étape des négociations qui nous a permis fin 2019 et début 2021 comme à presque l’ensemble des professionnels hospitaliers de percevoir le complément de traitement indiciaire ( CTI ) de 183 euros net (pour un temps plein titulaire ou contractuel ) ; la deuxième étape, ce 12 avril 2021, concernait la revalorisation des carrières des soignants paramédicaux et plus largement les professions médico-techniques et de rééducation (kinésithérapeutes, manipulateurs- radio, ergothérapeutes, orthoptistes, orthophonistes , psychomotriciens, ou encore pédicures- podologues ). Nous en sommes totalement exclus comme si notre investissement et engagement auprès des patients, des familles et des équipes y compris en période Covid passait sous tous les radars !

Les psychologues du service public hospitalier sont bien les oubliés des équipes soignantes tandis que le gouvernement ne cesse de mettre le projecteur sur le remboursement à bas coût des consultations des psychologues libéraux. Nous assistons ainsi à de multiples tentatives d’externalisation de nos missions qui réduisent à l’hôpital le nombre des psychologues titulaires, morcellent les postes ou les suppriment. On voit même des créations de postes validées par l’ARS à seulement 30% ou 70 % pour des missions complexes où tout est à faire : mais de qui se moque-t-on ? L’usager que nous côtoyons au quotidien, lui, est bien convaincu qu’un psychologue n’exerce pas un service « non essentiel ». Il en voit bien l’utilité lorsqu’il a la chance d’être accompagné dans un cadre pluridisciplinaire. Ce cadre pluridisciplinaire est par ailleurs présenté comme nécessaire à une prise en charge de qualité lors des procédures de certifications.

De nombreux collèges ou collectifs ont déjà pris l’initiative d’écrire au ministre pour lui rappeler l’importance de ne pas oublier une profession indispensable à l’hôpital alors même qu’il vient de faire voter la nécessité de projets psychologiques d’établissements.

Le SNP soutient ces démarches et prépare un argumentaire afin de porter au ministère les revendications salariales des psychologues hospitaliers qui vivent comme une grave discrimination notre mise à l’écart actuelle du Ségur.

Le SNP n’est pas opposé aux alliances nécessaires sur la base de justes revendications.

En effet, les psychologues sont insuffisamment nombreux et les grandes centrales présentes aux tables des négociations connaissent mal notre profession composée pour plus de la moitié de contractuels précaires qui n’ont pas voix au chapitre lors des élections professionnelles.

Ajoutons comme un triste constat que la profession est aussi majoritairement féminine comme toutes ces professions du soin, du care et de l’accompagnement à reconsidérer.

Communiqué de la commission FPH le 30 avril 2021