Communiqué du SNP à l’Assemblée générale intersyndicale du 10 avril 2014

Bourse du travail, 3 rue du Château d’eau, Paris 10ème

 

En tant que syndicat professionnel des psychologues, nous avons voulu nous associer aux autres organisations syndicales ici présentes dans le souci de parvenir à dépasser les querelles de chapelles qui ont historiquement desservi les psychologues en France.

Nous pouvons aujourd’hui constater le résultat de notre manque de cohésion et de nos divisions : une profession en crise, qui peine toujours à occuper sa place légitime dans notre société, et plus particulièrement dans le service public hospitalier.

Il est plus que jamais nécessaire de nous associer et de collaborer pour construire le mouvement fort et solidaire dont notre profession a besoin. Et c’est ce que nous avons voulu faire à travers cette mobilisation intersyndicale.

 1° / Nous protestons contre la disparition progressive de la dimension psychologique de la personne dans les missions du service public hospitalier.

La non reconnaissance quasi permanente des psychologues dans les textes de loi et dans l’organisation des établissements de santé est une contradiction insoutenable avec notre rôle incontournable sur le terrain.

Nous voulons garantir aux usagers du service public hospitalier la possibilité d’avoir recours à un psychologue dès lors qu’ils en font la demande. Et nous voulons que cette demande soit entendue comme telle et non soumise à la prescription d’un médecin.

 2° / Nous dénonçons la précarisation abusive de notre profession. La proportion affolante de contractuels dans notre corps de métier nécessite un dispositif spécifique et obligatoire. Les concours réservés de la loi de 2012 sont pour nous insuffisants.

Il est humainement intolérable de continuer à maltraiter 3 000 psychologues à coups de CDD renouvelables et sans aucune évolution de carrière. Nous estimons que notre pratique requiert une continuité et que cette continuité est nécessaire aux patients.

Les postes de psychologues ne doivent plus servir à financer le coût des politiques économiques des établissements de santé, ni être la monnaie d’échange des petits arrangements entre les administrations et les responsables médicaux.

3° / Nous exigeons des salaires à la hauteur de nos qualifications. L’assimilation de notre grille à celle des professeurs certifiés est une aberration à laquelle il faut désormais mettre un terme après plus de 20 ans de stagnation indiciaire.

Nous demandons également que les étudiants psychologues stagiaires puissent recevoir une gratification afin que la précarité ne commence pas dès les bancs de l’Université.

4° / Nous en avons assez de voir notre autonomie professionnelle bafouée. Notre statut ni médical ni paramédical est trop souvent remis en cause dans le fonctionnement médico-centré des établissements de santé.

Le sens de notre fonction de FIR a été dévoyé et dénoncé comme un privilège insupportable. Pouvons-nous accepter que dans certains établissements, le temps de FIR du psychologue soit déduit de ses jours de RTT ?

Les conditions dans lesquelles les psychologues, contractuels et fonctionnaires, doivent exercer leur métier ne sont plus acceptables.

Au-delà du simple respect de notre statut, nous demandons aussi son évolution. Un changement est nécessaire pour nous permettre de peser dans les décisions administratives qui nous concernent et qui impactent notre travail auprès des patients.

Notre filière hiérarchique doit être mieux définie. Notre position vis-à-vis de la logique médicale des pôles doit être clarifiée. Notre contribution scientifique en tant que profession des sciences humaines doit être facilitée et valorisée.

Nous avons à construire des espaces de dialogue avec les instances représentatives des établissements. Et nous avons également à définir un espace spécifique de représentation des psychologues dans des services, départements ou unités de psychologie.

C’est à un mouvement fort et solidaire que nous faisons appel aujourd’hui pour que le métier de psychologue reste une profession intellectuelle autonome, et pour la prise en compte de l’humain dans toutes ses dimensions.

La Commission de la Fonction Publique Hospitalière

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